Cette œuvre clé extrêmement intéressante de 1920 montre clairement qu’Evard était exposé à une multitude d’influences artistiques à cette époque. Stimulé également par ses voyages à Paris, il développe radicalement son propre langage formel au cours de ces années et est considéré à juste titre comme un artiste important de l’avant-garde. Sont représentées deux fleurs dans un vase, posé sur une colonne à moitié reconnaissable. L’artiste dissout cependant l’arrière-plan en une fuite de ville aux perspectives multiples, qui rappelle vaguement les perspectives folles des œuvres de Giorgio de Chirico (1888-1978). Cet environnement surréaliste permet également de fusionner l’avant-plan et l’arrière-plan : de la fenêtre, qui sépare le monde intérieur du monde extérieur, il n’y a rien à voir ici, mais le spectateur semble plutôt être entraîné dans la métropole et l’atmosphère artistique de renouveau de cette époque.