Cette vue fortement abstraite du pont historique Pont Neuf à Paris illustre le développement artistique d’Evard pendant les années entre 1923 et 1926. Durant cette période, il entreprend de plus en plus de voyages à Paris et s’inspire de l’architecture, des musées, des galeries et des artistes de la ville. Il enrichit ensuite son art de ce thème industriel et urbain, qui trouvera son apogée dans son œuvre « La Machine » de la même année. La vue de la ville, axée sur le pont et la Seine, se caractérise par la réduction aux formes géométriques de base. D’épaisses lignes de contour noires délimitent les arbres et les nuages, retracent les vagues ainsi que les façades des bâtiments en arrière-plan. L’intérieur des formes est généreusement rempli de couleurs fauvistes éclatantes. Les couleurs et les lignes mènent, par le basculement et le déplacement de l’effet de profondeur, à une ornementalisation stylisante.