La « Chaîne de montagnes blanches devant un lac bleu » (1927) d’André Evard présente, dans des zones de couleurs horizontales claires, un paysage calme, presque méditatif. Un premier plan sombre avec un lac mène à des nuances de bleu et de noir échelonnées, qui débouchent sur une chaîne de montagnes d’un blanc éclatant. Au-dessus, s’étend un ciel vaste, aux nuances dégradées. L’harmonieux dégradé des couleurs et le fort contraste clair-obscur entre les montagnes et les environs confèrent à l’œuvre une monumentalité silencieuse. Evard réduit la nature à des formes élémentaires et à de grandes surfaces colorées, ce qui fait que l’image oscille entre paysage réel et composition abstraite. Elle reflète sa recherche d’un paysage intemporel et universel qui, au-delà de la simple représentation de la nature, atteint une dimension symbolique.